Prépation de l'enduit à la chaux dans un mélangeur mécanique



Chaux aérienne ou hydraulique, la chaux c’est écolo !

Quand on parle de chaux, deux catégories s’imposent immédiatement à l'esprit : chaux aérienne et chaux hydraulique. Mais dans le fond quel est le sens et la valeur de cette distinction ? MPR façade vous éclaire sur leurs différences et leurs qualités particulières.


La chaux est le résultat de la cuisson de calcaire à une température variant entre 800 et 1000 degrés Celsius. Selon la nature du calcaire cuit, on obtient de la chaux dite aérienne (calcique) ou de la chaux dite hydraulique. On parle dans les deux cas des chaux naturelles.

Chaux aérienne ou hydraulique, quelles différences ?

La chaux aérienne est fabriquée à partir de calcaires purs. Sa prise complète est particulièrement lente puisque même si elle présente une dureté en quelques jours, la prise au cœur de la matière demande plusieurs mois. Le processus s’effectue par « carbonatation » au contact du gaz carbonique présent dans l’air. Chimiquement parlant, la chaux se retransforme en carbonate de calcium (CaCO3) plus communément appelé calcaire selon la réaction suivante : Ca(OH)2 + CO2 → CaCO3 + H2O. Elle acquiert alors une résistance équivalente à celle de la pierre naturelle.

D’une couleur blanc pur, la chaux aérienne est un matériau très respirant. Elle présente la qualité de se colorer très facilement ce qui rend son utilisation idéale pour réaliser des badigeons ou des enduits de faible épaisseur. Ses conditions de mise en œuvre et de séchage sont cependant exigeantes car elle est sensible durant son application à un excès d’humidité, à une exposition directe au soleil comme au gel.

Pour sa part, la chaux hydraulique est produite à base de calcaire contenant de l’argile, à savoir entre 10 à 20 %. Son temps de prise est plus court que la chaux aérienne car ce sont deux procédés chimiques qui entrent en jeu ici. Une prise primaire s’effectue par « hydraulicité » cette fois. Elle est la conséquence du mélange de chaux hydraulique et d’eau qui déclenche une prise à hauteur de 30 % environ. Vous entendrez sur les chantiers les façadiers de MPR façade dire que le mortier de chaux hydraulique tire. La prise se complète ensuite par carbonatation qui apporte une dureté et une adhérence maximale.

Brune ou grise, la chaux hydraulique est plus résistante à la compression et offre une plus grande polyvalence d’usage. Moins sensible aux aléas de chantier, elle est idéale pour maçonner en intérieur comme en extérieur. Laissant parfaitement respirer le support, elle est toute indiquée pour la maçonnerie en présence d’humidité permanente dire que le mortier de chaux hydraulique tire. La prise se complète ensuite par carbonatation qui apporte une dureté et une adhérence maximale.

Façadier en train d'ouvrir à l'éponge un enduit à la chaux traditionnel


Chaux aérienne et hydraulique, les qualités techniques

Peu transformée, issue de matières naturelles non toxiques, la chaux est un matériau de faible coût classé dans les éco-matériaux. Grâce à son bilan énergétique bien plus favorable que celui du ciment, elle représente une alternative intéressante pour les ouvrages de maçonnerie courants.

Sachant qu’elle présente de très bonnes performances à la compression ainsi qu’une bonne durabilité face aux intempéries, la chaux peut être utilisée pour la réalisation d’éléments de structures en maçonnerie sous forme de mortier ou coulée en place pour mise en œuvre de béton. Bien évidemment, elle est particulièrement adaptée à la réalisation d’enduits, badigeons, peintures, laits de chaux, pour lesquels elle ouvre une grande palette de textures et de finitions.Grâce à l’élasticité qu’elle conserve après sa mise en œuvre, même après sa prise complète, la chaux convient idéalement aux constructions qui associent différents matériaux puisqu’elle accepte des déformations modérées sans fissurer. Il est à noter toutefois que sa mise en œuvre induit une légère rétractation

Mais la qualité qui singularise la chaux tient à sa perspirance, c’est-à-dire sa capacité à réguler l’hygrométie ambiante. En effet, alors qu’ils sont imperméables à l’eau ruisselante, les mortiers et enduits à la chaux entraînent une migration de la vapeur d’eau et leur évacuation vers l’extérieur. Il en résulte un meilleur équilibre hydrique entre la construction et l’air intérieur. Dans les constructions traditionnelles anciennes, la perspirance de la chaux était ainsi reconnue pour prévenir la présence d’eau dans l’habitation, par capillarité ou infiltration.

Issue de matières naturelles, la chaux n’émet aucun composé volatile. Elle représente donc un allié précieux pour les revêtements intérieurs sachant qu’au travers de ses propriétés bactéricide, fongicide et antiseptique elle assainit l’atmosphère. La chaux est ignifuge et améliore logiquement la résistance au feu des matériaux sur lesquels elle est appliquée. Elle présente même des propriétés réfractaires ce qui l’indiquent dans la construction des fours.

Facile à mettre en œuvre, à condition de se protéger de sa corrosivité, la chaux offre une grande polyvalence d’utilisation. Elle peut aussi être armée pour améliorer la cohésion des mortiers. Elle est alors associée à des fibres végétales, telles que la paille, le chanvre, le roseau, le bambou, etc., ou animales comme la laine ou le bois. Selon les proportions employées, ces mélanges contribuent à l’isolation phonique et thermique du bâtiment. Il faut toutefois noter qu’en raison de sa porosité la chaux est incompatible avec l’acier dont elle provoque la corrosion et un gonflement.

Façadier en train de rejointer un mur en pierre



La chaux est donc un matériau polyvalent approprié à réalisation d’éléments de constructions structurels comme de finitions. Elle s’avère performante à plus d’un titre : élasticité, imperméabilité, perspirance, ignifuge, antiseptique... Matériau traditionnel longtemps réservé à la restauration du patrimoine, elle retrouve aujourd’hui ses lettres de noblesse grâce aux exceptionnelles qualités écoresponsables de son mode de fabrication et aux propriétés de respect de l’environnement qu’elle apporte aux constructions. Face aux nouveaux enjeux que porte le XXIe siècle, la chaux devient un matériau d'avenir.

Article précédentCertification RGE Qualibat ITE, pourquoi ce choix de MPR façade ?
Article suivantIsolation, plus de la moitié des Français ont froid chez eux en hiver