Personne vétue de nombreuses couches de vêtements pour lutter contre le froid dans son logement

Méconnaissance des causes et des solutions : les Français face à leurs à priori sur l’isolation thermique

56 % des Français ont froid dans leur logement en hiver. Deux raisons entrent en cause : des à priori trompeurs sur les déperditions thermiques et une méconnaissance des solutions et des aides publiques disponibles.

Le saviez-vous, plus des deux tiers du parc de logement français a été construit avant 1974 , c’est-à-dire à une période où les techniques de construction ne se souciaient pas des questions d’isolation thermique. Or il est possible aujourd’hui de corriger ces erreurs du passé avec des modes d’isolation efficaces et pour des budgets légers grâce aux aides financières de l’État. Les familles de perte de chaleur, les avantages concrets, les techniques d’isolation disponibles, les aides….

Le constat

Sachant que les bâtiments constituent 44 % des consommations d’énergie ainsi que 20 % des productions de gaz à effet de serre en France, la rénovation thermique du parc immobilier représente un enjeu majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique. C’est en se basant sur ce constat que la Loi de transition énergétique pour une croissance verte s’est donnée pour objectif d’atteindre 500 000 rénovations de logement d’ici 2050 pour aboutir à cette date à un parc basse consommation intégral.

Des réponses inadaptées

Un sondage mené par OpinionWay (en janvier 2016)* pour le site Monexpert-isolation.fr montrait que plus de 56 % des Français ont froid en hiver dans leur habitation. En réponse à cet inconfort : des couches de vêtements supplémentaires, un plaid, une boisson chaude ou plus de chauffage pour 22 % des personnes.

En somme, beaucoup de Français ne cherchent pas à régler ce problème de façon pérenne alors que leur facture d’énergie s’alourdit et surtout que, si on les invite à mener une réflexion, ils se disent prêts à investir, en moyenne, un budget de 1 000 €. Un montant qui peut permettre des travaux efficaces si on le combine aux aides publiques mobilisables.

Inventaire des types de déperditions thermiques des habitations


Une méconnaissance flagrante des causes ?

La même étude montre que, pour les Français, la cause de ces déperditions thermiques sont essentiellement les fenêtres pour 65 % d’entre eux et les portes pour 31 %. En vérité, ainsi que le souligne Frédéric Micheau, le directeur de l'étude, « il y a une différence entre la perception des Français et la réalité » et le classement des déperditions de chaleur s’avère bien différent.

Concrètement, on identifie 6 principales sources de déperdition thermique pour une maison non isolée construite avant 1974 :

  • la toiture, qui représente 25 à 30 % des pertes de chaleur ;
  • les murs, qui représentent 20 à 25 % des pertes de chaleur ;
  • les points de fuite et de renouvellement d’air, qui représentent 20 à 25 % des pertes de chaleur ;
  • les baies (fenêtres, porte-fenêtre, baies coulissantes, etc.) qui représentent 10 à 15 % des pertes de chaleur ;
  • les planchers bas, qui représente 7 à 10 % des pertes de chaleur ;
  • les ponts thermiques, qui représentent 5 à 10 % des pertes de chaleur.

  • Où agir en priorité?

    Si l’on additionne les ponts thermiques et les déperditions des murs, cela constitue 25 à 35 % des déperditions. Il apparaît ainsi que la pose d’une isolation thermique sur les murs extérieurs ainsi que l’isolation des combles ou des toits sont les interventions à privilégier pour atteindre un bien meilleur degré d’isolation thermique.

    D’autant que l’on doit garder à l’esprit qu’un isolant agit autant contre le froid hivernal que la chaleur estivale, et donc qu’une habitation bien isolée améliore autant le confort intérieur en hiver qu’en été.

    Pose d'isolation thermique par l'extérieur en plaques de polystyrène sur une habitation à la Grande Motte




    * Étude menée entre les 20 et 21 janvier 2016 auprès d'un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. L'échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d'âge, de catégorie socio-professionnelle, de catégorie d'agglomération et de région de résidence.

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